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[voûte]
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résultera que, si l’on veut que les arêtes partent du tailloir, ces arêtes se détacheront des verticales cd et formeront des angles rentrants ecf, gdh, d’un effet maigre et peu rassurant, indiqué dans le trait perspectif A′. S’il y avait de bonnes raisons pour poser des archivoltes indépendantes de la voûte, on en devait trouver de tout aussi bonnes pour bander les arcs-doubleaux partant de la colonne isolée pour aboutir à la colonne engagée du collatéral ; arcs-doubleaux qui devaient faciliter la construction des voûtes tournantes en divisant le berceau annulaire primitif par travées.


Mais où loger, sur le tailloir carré, le sommier, le premier claveau de cet arc-doubleau ? Si (voy. en B, fig. 17) nous prétendons laisser les deux premiers claveaux d’archivoltes et le premier claveau d’arc-doubleau, indépendants, sur le tailloir du chapiteau, il nous faudra, ou donner peu de lit à chacun de ces claveaux, ou augmenter beaucoup la surface supérieure du tailloir, et dans ce cas il restera deux angles de ce tailloir inoccupés ; toutes les charges viendront se reporter en M, c’est-à-dire en dehors de l’axe de la colonne et tendront à faire incliner celle-ci. De plus (voyez le tracé perspectif B′), les naissances des archivoltes étant à un niveau supérieur à celui de la naissance de l’arc-doubleau,