Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance (1873-1874), tome 5.djvu/179

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La figure 2 montre cet habillement de tête, la visière baissée et dont l’extrémité inférieure porte sur le col de la broigne. Cette sorte de trompe permettait de prendre la visière et de la relever facilement pour respirer à l’aise ; de plus, elle préservait l’homme d’armes des coups de taille portés sur le visage et le cou. Mais on dut reconnaître bientôt qu’un coup oblique, bien appliqué sur cette trompe, désarticulait la visière ou causait la plus dangereuse commotion à la tête. Aussi cet habillement de tête ne se trouve-t-il que rarement retracé dans nos monuments, et disparaît-il dès les premières années du xive siècle. On substitue, vers 1310, à cette visière en trompe, un accessoire défensif mieux entendu, terminé par le bas de manière à envelopper le devant du col de la broigne ou du camail de mailles (fig. 1 bis[1]). Tantôt ces visières primitives sont à pivots, tantôt à charnières, avec liche pouvant être facilement enlevée ; quelquefois elles s’ouvrent comme des volets et sont de forme ovoïde ou en façon de bec. Mais il y avait toujours à ces viaires un défaut : c’est qu’ils ne portaient pas, à la partie inférieure, sur une pièce d’armure rigide, et que, poussés par un choc très-

  1. Manuscr. Biblioth. nation., Histoire du livre et des articles de saint Louis (1310 environ)