Page:Virgile - Géorgiques, traduction Desportes, 1846, 1.djvu/10

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blancs comme la neige, broutent le vert feuillage des buissons dans les grasses campagnes de Cée. Et toi-même, dieu de Tégée, Pan, qui protèges nos brebis, abandonne pour un moment les bois paternels, les forêts du Lycée, et si le Ménale t’est cher encore, viens et sois moi favorable. Minerve, qui fis naître le pacifique olivier ; toi, jeune homme qui inventas la charrue recourbée ; Silvain, qui portes dans tes mains le tendre rameau d’un cyprès déraciné ; vous tous, dieux et déesses, qui veillez sur nos champs, qui fécondez les germes des nouvelles semences, et qui leur versez du haut des cieux des pluies salutaires, je vous invoque aussi !

Et toi enfin, César, dont nous ignorons quel sera bientôt le rang dans le conseil des dieux, soit que tu veuilles honorer nos villes et nos campagnes de tes regards et de tes soins, et recevoir, comme dispensateur des fruits de la terre et souverain régulateur des saisons, le tribut d’hommages que l’univers entier te rendra en ceignant ton front du myrte maternel ; soit que tu préfères régner sur les vastes mers, qu’à toi seul s’adressent les prières des nautonniers, qu’aux extrémités de l’Océan Thulé te soit soumise, et que Téthys ne croie pas acheter trop cher l’honneur de t’avoir pour gendre en t’offrant tout l’empire des ondes ; soit que, nouvel astre d’été, tu te