Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/100

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Dis au feu qui roussit les meules dans les plaines,
De brûler le pommier aux fruits peccamineux ;
Qu’il arde les roseaux des lagunes humaines,
Qu’il incendie, en préservant les bonnes graines,
La fausse ivraie, et que ton âme soit ce feu.


Dis à la terre aimée, à la terre docile
Aux rires du printemps comme aux pleurs de l’hiver,
De te laisser goûter à son âme d’argile :
Crée en toi la Nature, et que ton pouls fébrile
Saigne un cœur innombrable épars en l’Univers.