Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/112

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Et les buissons en rut des affres d’un long jeûne
Couvraient mes blanches mains de baisers douloureux,
Et ma robe en lambeaux, comme un fruit savoureux,
Se pendait rouge au bout de leurs dents, et moi, jeune,
Je marchais vers l’enclos des lauriers vigoureux.


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Palmes qui rutilez sous les rayons solaires,
Dans la cité des arts chère au cœur de Pallas,
Myrthes qui côtoyez la couronne d’Hellas
Dans les frissonnements des gloires séculaires
Ne bruirez-vous plus au front du guerrier las !


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Enfin j’ai débouché dans les pâles clairières,
À l’heure où les élans broutent les arbrisseaux ;
J’ai franchi sans rançon le fronton des barrières,
Et j’ai posé ma tente au bord des frais ruisseaux,
Sous l’entrelac des chants éternels des oiseaux.