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GOUACHE

À Jehan Chaurand.

Mai, dans ses premiers jours, a des tristesses moites
De parturition laborieuse et lente ;
Accouchée en sueur et qui s’impatiente
Des soins méticuleux et des mains maladroites.


Oh ! ces matins brouillés de nuages opaques !
Ces parfums défraîchis du lilas blanc posthume !
Ces relents capiteux de la terre qui fume !
Cet air universel de troubles cardiaques !


La flagellation des murs par la bruine,
Et la goutte qui zèbre en argentine flamme
Les vitres des maisons, répandent sur mon âme
L’influence mouillée et sourde d’une ruine.