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ÉTUDES ET PRÉLUDES


La plus jeune a des chants qui ressemblent au râle :
Sa gorge d’amoureuse est lourde de sanglots.
Elle n’est point pareille aux autres, — elle est pâle,
Son front a l’amertume et l’orage des flots.

Elle est ivre à demi, mais son ivresse est triste,
Sans éblouissements de rêves amoureux :
Le vin de pourpre et d’or, où le soleil persiste,
Le vin des vieux chanteurs lui laisse un goût fiévreux.

Tout en elle est lassé des fausses allégresses.
Le sel mordant des pleurs, qui désole et meurtrit,
Vient corrompre la flamme et le miel des caresses :
Aux festins, elle seule est sombre quand on rit.

Car elle se souvient des baisers qu’on oublie,
Elle n’apprendra pas le désir sans douleurs,
Celle qui voit toujours avec mélancolie
Au fond des soirs d’orgie agoniser les fleurs.