Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/141

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Et le lit de Léda parsemé d’iris bleus,
L’Ouranôs aux palais d’opales et de jades
Où le soir vit fleurir les divines Pléiades.
Elle a chanté l’Hadès au fleuve illuminé
D’étoiles, et la paix des demeures funèbres
Où, lune de l’hiver, règne Perséphoné,
La Déesse endormie aux cheveux de ténèbres.
Elle a chante l’Hadès où languissent les fleurs,
Elle a chanté l’effroi des êtres et des choses
Devant l’Aphrodita qui verse les douleurs
Et mêle le poison au cœur simple des roses,
L’Aphrodita, multiple ainsi que l’arc-en-ciel,
Vers qui monte l’essor des lyres inquiètes.
Elle a chanté Daphné dont les blondeurs de miel
Parfument le silence où rêvent les Poètes,
Fugitive éternelle aux lèvres sans amour !

— Ivre du vin des chants ainsi qu’une Bacchante,
Elle a loué la terre et les Dieux tour à tour,
La Femme aux yeux d’amant, Corinne triomphante.