Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


J’ai brûlé de baisers les pieds blancs de la Mort,
Car elle t’épargna la souillure et l’empreinte,
L’angoisse du désir, les affres de l’étreinte,
Les ardeurs du vouloir, l’àpreté de l’effort.
— L’amour s’est éloigné de tes lèvres muettes,
Ô sœur des violettes !

La Mort a désarmé les désespoirs futurs,
Elle a mêlé la nuit à tes paupières closes,
La lumière des lys à la flamme des roses,
Et les baumes très blancs et les parfums très purs
À la virginité de tes lèvres muettes,
Ô sœur des violettes !

La Mort qui réunit les êtres transformés,
Redevenus nouveaux et brillants d’allégresse,
Vêtus de visions, de charme et de jeunesse,
Et tels que les ont vus ceux qui les ont aimés,
Sauvera la beauté de tes lèvres muettes,
Ô sœur des violettes !