Page:Vivien - Brumes de fjords.djvu/108

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Dans un élan de passion et de prière, l’Hamadryade jeta un dernier appel vers les remous nocturnes…

« Ô Forme éclose du frémissement des ondes, ô Toi qui incarnes en ton corps ondoyant toutes les grâces du fleuve, ô Beauté qui glisses entre les bras, qui fuis les étreintes, qui échappes aux baisers, ne reviendras-tu jamais m’accabler et me ravir de ton charme à demi révélé ? »

Nul souffle ne frôla le sommeil des flots, et l’Hamadryade amie du Saule comprit que l’attente de l’amour est vaine comme le sourire de l’eau qui lui fit entrevoir l’image perfide d’une Naïade.

Mais, possédant la vie immortelle de toutes les Divinités de l’impérissable Hellas, elle ne put oublier sa douleur… Elle est l’Affligée, elle est l’Inconsolable et pleure éternellement dans les fleuves ses longues larmes vertes.