Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur solitude les âmes fraternelles d’aujourd’hui et de demain.

— Ces âmes sont fraternelles parce qu’elles demeurent irrévélées, » objectai-je. « Je n’ai jamais rencontré un être sur la terre sans regretter plus tard de l’avoir trop bien compris et trop longtemps connu.

— Tu mens encore. Car j’ai vu à tes côtés une femme dont l’indulgente douceur te faisait pleurer d’amour.

— C’est toi qui, cette fois, as raison. Celui qui a rencontré sur son chemin une femme loyale ne doit plus rien chercher ni rien désirer. Mais que t’importent ma vie et mes pensées, à toi, la servante battue des bouchers et des hurleurs d’estrade ? à toi qui graves dans le marbre les noms insignifiants des rois et dédaignes le nom obscur des bons poètes ? à toi qui places Hugo, le prince des bourgeois, plus haut que Rimbaud et que Charles Cros ? À toi