corps, et voilà tout… Ô Dieu qui inventas l’enfer !
« Non, vous ne me croyez pas, » répéta la Saurienne. « Mais je vais vous prouver la vérité de mon dire. »
Elle scruta le fleuve jaunâtre qui charriait du sable et du limon.
« En voici un, » dit-elle très bas. « Éloignez-vous. »
Je n’attendis pas qu’elle me réitérât son ordre. Je me sauvai à toutes jambes. Mais, à quelque distance de la rivière, je m’arrêtai, ligoté soudain par quelque chose de plus péremptoire que l’effroi même.
… Je l’aperçus, au moment où le crocodile déclanchait[1] ses mâchoires, se hissant sur son dos, et, pendant la durée d’un cauchemar, je la vis, à cheval sur un alligator…
Je ne divague pas. J’ai toute ma raison. Je ne mens pas non plus. Le mensonge, c’est bon pour les civilisés. Nous ne mentons jamais,
- ↑ Note de Wikisource : déclenchait