Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/143

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comme une coulée de sang. La vieille Juive déchira sa robe et se frappa la poitrine :

« Malheur sur toi et sur nous, ô reine ! »

Rigide, et pareille à une statue de marbre aux yeux de pierres noires, Vasthi parla ainsi aux princesses de Perse et de Médie :

« Je ne dévoilerai point mon front sacré devant la foule des courtisans ivres. L’impur regard des hommes ne doit point profaner le mystère de mon visage. L’ordre du roi Ahasuérus est un outrage à mon orgueil de femme et de reine. »

La vieille Juive, saisissant une cassolette où brûlaient des parfums, couvrit de cendres sa tête blanche, et se lamenta.

« La rébellion est une chose funeste, ô reine ! Songe à la rébellion d’Éblis… Songe à la rébellion de Lilith… Songe à l’éternel châtiment de Lilith et d’Éblis !