Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/172

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Méditerranée. Les bleues stalactites y scintillent lointainement ainsi que de froides étoiles. La mer murmure autour des roches, dont la chevelure d’algues vertes est gemmée d’anémones. Un peu d’écume se brise contre les parois plus polies que le marbre.

« Viens, » me dit la vierge qui incarna mon Destin. « Mais souviens-toi que celles qui entrent dans cette grotte ne s’en retournent jamais parmi la foule des vivants.

« Comme elles, tu subiras éternellement le sortilège du Passé. Les vagues assourdiront pour toi les lointains beuglements de la multitude. L’ombre glauque du soir te fera mépriser la lumière du jour. Tu seras étrangère à la race des hommes. Leurs joies te seront inconnues, leurs blâmes te seront indifférents. Tu seras autre, jusqu’à la fin de ton existence humaine. Tu seras plus morte que les rayonnants fantômes qui t’entoureront, et qui gardent la survi-