Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/182

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lueur rouge d’un cabaret. Des hommes buvaient et chantaient. Le whisky se dorait dans leurs gobelets, et le gin s’y argentait comme une eau lunaire. Leurs bonnes faces d’ivrognes rassuraient et réconfortaient Ninian.

« Où suis-je donc ? » demanda-t-il à un vieux pochard, qui, gaillardement, entamait un refrain obscène.

« En Enfer, damn you ! » riposta le bon vivant dans un large rire.

Son aspect cordial enhardit le voyageur.

« On m’a toujours parlé de l’Enfer comme d’un endroit d’effroyables tortures, » observa-t-il. « On s’est évidemment trompé ou, ce qui est moins probable cependant, je me trompe moi-même.

— On ne t’a point trompé et tu ne te trompes point, » interrompit l’ivrogne. « On est très gai, en Enfer. C’est pourquoi l’on y souffre abominablement.