Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/68

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D’une main je le bâillonnai avec la paille de mon cachot. Puis, saisissant le trousseau de lourdes clefs qui pendait à sa ceinture, je l’assommai vigoureusement.

Il fut long à mourir, et je m’impatientai plus d’une fois avant de voir couler enfin le ruisseau de sang qui charriait des débris de cervelle.

La hideur de ce spectacle me répugna un peu, mais cet homme était trop stupide pour que je m’attardasse à déplorer longtemps sa perte. Je le dépouillai, et, ayant dissimulé mes vêtements rougis sous l’ample manteau qu’il portait habituellement, je traversai les sombres corridors.

… Une voix rauque d’ivrognesse m’arrêta, glacé de sueur et plus tremblant qu’un romagnol terrassé par la malaria :

« Hâte-toi, Beppo ! La soupe fume sur la table. »

En une de ces divinations qu’apporte parfois