Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/79

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Je songeai à son réveil. Lorsque les boissons ne fermenteraient plus dans son cerveau vide, quels effrois dilateraient ses prunelles imbéciles ? Elle me dénoncerait… Et si, me fiant à sa torpeur, je l’abandonnais aussitôt, je pouvais craindre un éclair de raison réapparue.

Et puis pourquoi ne pas l’avouer ? La cruauté des eaux et de la nuit était en moi. Le rut mortel me rendait pareil aux fauves en folie. Je me jetai sur l’abominable ivrognesse, et j’usai d’elle avec une frénésie que ne m’ont point accordée vos plus complexes baisers, Gemma. Le plaisir furieux me faisait sangloter faiblement, ainsi qu’un enfant plaintif. Et je meurtris de morsures ces lèvres abjectes.

Mais une convoitise plus forte m’assaillit. Je profitai de la stupeur où s’enlizait ma compagne, effondrée sous l’intensité du spasme, et, la saisissant fortement à la gorge, je l’étranglai