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UNE FEMME M’APPARUT…

et son sourire. Le sentiment de sa puissance féminine l’enivre. Mais elle demeure plus froide que les glaces éternelles qui défient le soleil. Votre orgueil saxon n’admettra jamais ces subtilités. Vous gardez l’âme hostile, l’âme hérissée de soupçons, de l’antique Roundhead. »

Elle s’interrompit, ses yeux énigmatiques scrutant mes yeux humiliés.

« Écoutez-moi bien, disciple de l’Ironside Cromwell si peu compris par le bourgeois français Hugo. Si vous ne modérez point votre douleur jalouse et votre humeur sauvage, vous perdrez Vally. Elle s’évadera de ce brouillard dont vous voulez l’envelopper, et où elle étouffe. Il lui faut le grand air, l’espace et le soleil. Elle a une si brûlante jeunesse, une telle ardeur de vivre !…

— Ô San Giovanni ! patron des amours perverses, conseillez-moi, car nul ne doit connaître Vally plus fraternellement que vous.

— Vally, comme vous le savez, a eu le tort de se fiancer en secret avec le Prostitué. Oh ! n’attribuez pas à ce fait insignifiant plus d’im-