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UNE FEMME M’APPARUT…

de cauchemars. Ma mémoire évoque surtout la pénombre savante du boudoir vert, et la silhouette blanche de Vally.

À ma vue, le pli de ses lèvres dessina un sourire contraint. Le Prostitué s’agita fébrilement sur son fauteuil.

Je m’approchai de Vally.

« Je viens vous féliciter de l’événement heureux que j’apprends. Vos fiançailles… »

Vally se leva, blanche et longue comme un lys expiatoire.

« Je ne comprends pas, » répliqua-t-elle sèchement. « Il n’a jamais été question de fiançailles entre M. de Vaulxdame et moi. »

… Lorsque je retrouvai la notion des choses réelles, le Prostitué n’était plus dans le boudoir. Vally me regardait de ses yeux bleus froidement courroucés.

Je ne sais plus quelles paroles inhabiles je balbutiai dans ma fièvre. J’essayai machinalement des phrases de reproche et de blâme, en m’efforçant de maintenir un accent résolu… Les lèvres minces de ma Loreley se contrac-