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UNE FEMME M’APPARUT…

de t’interdire l’ondoyant infini du Féminin. Quant à moi, est-ce ma faute si, par une infériorité évidente, je ne puis tourner mes désirs et mes songes vers une autre Beauté ? Mon étreinte d’amour s’est resserrée sur un seul être, la tienne est vaste à l’égal de celle de la miséricorde. Tu as la meilleure part. Le mélancolique christianisme a, je le crains, assombri toute ma joie de vivre, en me liant uniquement, selon le Mariage Indissoluble, à l’être que j’aime. Ta conception de l’amour est plus vaste et plus belle, la mienne naît de mes obscurs atavismes. »

Et nous unissions nos lèvres fébriles en un baiser où nous goûtions déjà l’amertume des regrets futurs.