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UNE FEMME M’APPARUT…

— Vous avez une effroyable façon d’aimer.

— Ô ma fleur d’aube ! Si tu savais pourtant de quelle tendresse très douce je t’environne ! Elle est simple, comme tout ce qui est profond. La prose exprime peut-être mieux que les vers l’ardeur véritable. Ma tendresse est très simple, mais je la tresserai en mille phrases complexes, afin qu’elle te paraisse éternellement nouvelle. Je veux la rendre versatile et changeante, comme les opales et comme les arcs-en-ciel que tu préfères… »

Elle inclina son front sur mon épaule.

« Je t’aime, Dagmar, d’une si indulgente caresse d’âme, que tes trahisons les plus cruellement féminines n’éveilleront jamais en moi la plus faible colère. Et cependant, si je t’aimais plus tard d’une passion comme celle qui me ravagea… qui sait ? »

La vision écarlate du Passé m’éblouit de son reflet sanglant. Je m’abîmai dans cette contemplation terrible et chère…