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UNE FEMME M’APPARUT…

dans un conte intitulé The Sin of Music. C’est le récit des tentations d’un Saint dans le désert. Tous les mirages et toutes les oasis chatoyèrent en vain devant ses yeux indifférents. La vue ne le perdit point. Les plus merveilleuses nudités de femmes et de statues resplendirent inutilement devant lui, telles qu’un infernal clair de lune sur les sables. Les Déesses elles-mêmes, plus désirables d’être lointaines, lui laissèrent entrevoir la flamme blanche de leur chair, sans faire jaillir de ses yeux mornes un regard de convoitise…

« Les parfums qui accablent, les parfums qui triomphent, les parfums qui tuent, montèrent vers lui sans rompre la paix profonde de son corps d’ermite. Les fruits les plus richement imprégnés de soleil, les fruits rares d’inaccessibles climats, et les vins de pourpre et d’or ne réveillèrent point en lui la joie de la saveur. Et le sens le plus délicat et le plus troublant, le sens du Toucher, ne lui fut point révélé par la douceur animale des fourrures, où les doigts s’égarent curieusement, ni par les tissus dont