Page:Vivien - heure mains jointes 1906.djvu/38

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Écoute… Tu le sais, ô charme de mes heures !
Les premières amours ne sont pas les meilleures…

Cet irritant baiser qui me rongeait la chair
Mordait plus âprement que le sel de la mer.

Ton rêve se marie au mien lorsque je pense,
Et jamais je ne fus tranquille en sa présence.

Câline, elle savait m’entourer de ses bras…
Mais j’ai compris un jour qu’elle ne m’aimait pas.

Mes regards n’étaient point assouvis de sa grâce.
J’étais avide encor… Malgré tout l’on se lasse.

Mes songes ressemblaient aux printemps défleuris.
Je me suis dit un soir : « Mes yeux se sont taris… »

Chère, je reconnus que son cœur était double,
Si bien qu’enfin j’ai pu la contempler sans trouble.

Je ne sais plus le goût âcre des pleurs anciens…
Vois, le soleil est beau comme aux siècles païens.