Page:Vivien - heure mains jointes 1906.djvu/88

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Mon cœur palpitera, comme vibre une flamme…
Et mon destin aura la forme d’une femme,

Et mon destin aura de profonds cheveux bleus…
Il sera le fantasque et le miraculeux.

Involontairement, comme lorsque l’on pleure,
Je me répéterai : « Toute femme a son heure :

« Aucune ne sera pareille à celle-ci :
Nul être n’attendra ce que j’attends ici. »

Celle qui brillera dans l’ombre solitaire
M’emmènera vers le domaine du mystère.

Près d’elle, j’entrerai, pâle autant qu’Aladin,
Dans un prestigieux et terrible jardin.

Mon cher destin, avec des lenteurs attendries,
Détachera pour moi des fruits de pierreries.

Je passerai, parmi le féerique décor,
Impassible devant des arbres aux troncs d’or.