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Page:Voiture - Œuvres, t. 2, éd. Ubicini, 1855.djvu/320

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POÉSIES DE VOITIURE.


Dedans un même temps nous voyons mille lieux ;
Des ports, des ponts, des tours, des jardins spacieux,
Et dans un même lieu cent scènes dilîérentes.
Quels honneurs te sont dus, grand et divin prélat.
Qui lais que désormais tant de faces changeantes
Sont dessus le théâtre, et non pas dans TÉtat !


RONDEAUX



XXIII
2.

Ma foi, c’est fait de moi : car Isabeau
M’a conjuré de lui faire un rondeau.
Cela me met en une peine extrême.


’ L’usage des rondeaux s’était comme perdu depuis le temps de Marot ; Voiture, le premier, les remit à la mode, comme on voit par une de ses lettres qui n’avait point été imprimée*, et que Pélisson conservait dans ses papiers. Celle lettre, datée du 8 janvier 1G38, est adressée à M. de Jonqaière, père de M. de Paillerols, cousin de Pélisson, et se termine par cette apostille : « Je ne sais si vous savez ce que c’est que de rondeaux ; j’en ai fait depuis peu trois ou quatre, qui ont mis les beaux es- prits en fantaisie d’en faire. C’est un genre d’écrire qui est propre à la raillerie. Je ne sais si vous êtes devenu plus grave à cette heure que vous avez de grands enfants ; pour moi, je suis toujours de même humeur que j’étoi ? quand nous déro- bâmes le canard. Si vous aimez donc, encore mes folies, lisez- les ; mais ne les montrez point aux dames à qui je fais mes baise-mains. » Voyez Pélisson, Histoire de l’Académie frariçaise, p. 304. 2 Imité du sonnet de Lope de Véga : Un soneto me manda hazer Violante, etc. (Voyez VAnii’Baillet, t. 11, p. 275.)

  • Elle fut imprimée plus tard dans les OEuvres nouvelles ; mais

l’apostille ci-après ne s’y trouve pas. C’est la lettre 103« de notre édition (Voyez t. I, p. 299),