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Page:Voiture - Œuvres, t. 2, éd. Ubicini, 1855.djvu/359

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 « Prométhée est à la chaîne,
El becqueté d’un vautour,
Il ne meurt de cette peine ;
Et moi je me meurs d’amour. »

D’une plainte désolée.
Ainsi Tircis, l’autre jour,
Disoit dans cette vallée :
« Et moi je me meurs d’amour. »

Il fendoit le cœur des marbres.
Et l’écho même à son tour
Faisoit redire à ses arbres :
« Et moi je me meurs d’amour. »


LXII[1]

[1639.[2]]

Les demoiselles de ce temps
Ont depuis peu beaucoup d’amants ;
On dit qu’il n’en manque à personne,
L’année est bonne.

Nous avons vu les ans passés
Que les galants étoient glacés ;
Mais maintenant tant en foisonne,
L’année est bonne.

Le temps n’est pas bien loin encor
Qu’ils se vendoient au poids de l’or,
Et pour le présent on les donne,
L’année est bonne.

Le soleil de nous rapproché
Rend le monde plus échauffé ;

  1. Mss.de Conrart.t. X. p. 1063.
  2. Voyez t. I, p 337.