matin le brâmane lui jette par-dessus l’épaule, en lui récitant un cantique stérile.
« Ce second, où est peint un milan au corps roux et à la tête blanche, est celui de Vichenou, qui, quoique dieu conservateur, a passé une partie de sa vie en aventures malfaisantes. Considère-le sous les formes hideuses de sanglier et de lion, déchirant des entrailles humaines, ou sous la figure d’un cheval, devant venir, le sabre à la main, détruire l’âge présent, obscurcir les astres, abattre les étoiles, ébranler la terre, et faire au grand serpent un feu qui consumera les globes.
« Ce troisième est celui de Chiven, dieu de destruction, de ravage, et qui a cependant pour emblème le signe de la production : il est le plus méchant des trois, et il compte le plus de sectateurs. Fiers de son caractère, ses partisans méprisent, dans leur dévotion[1], les autres dieux, ses égaux et ses frères ; et par une imitation de sa bizarrerie, professant la pudeur et la chasteté, ils couronnent publiquement de fleurs, et arrosent de lait et de miel l’image obscène du Lingam.
« Derrière eux viennent les moindres drapeaux d’une foule de dieux, mâles, femelles, herma-
- ↑ Quand un sectateur de Chiven entend prononcer le nom de Vichenou, il s’enfuit en se bouchant les oreilles et va se purifier.