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CHAPITRE XXI.

nos esprits sont pleins d’illusion et de légèreté ; et nous voulons tout démontrer, tout comprendre ! En vérité, il est plus facile à tout le genre humain de se tromper que de dénaturer un atome.

Eh bien ! dit un docteur, laissons là les preuves de fait, puisqu’elles peuvent être équivoques ; venons aux preuves du raisonnement, à celles qui sont inhérentes à la doctrine.

Alors un imam de la loi de Mahomet s’avançant plein de confiance dans l’arène, après s’être tourné vers la Mekke et avoir proféré avec emphase la profession de foi : Louange à Dieu ! dit-il d’une voix grave et imposante ! La lumière brille avec évidence, et la vérité n’a pas besoin d’examen : » et montrant le Qôran : « Voilà la lumière et la vérité dans leur propre essence. Il n’y a point de doute en ce livre ; il conduit droit celui qui marche aveuglément, qui reçoit sans discussion la parole divine descendue sur le Prophète pour sauver le simple et confondre le savant. Dieu a établi Mahomet son ministre sur la terre ; il lui a livré le monde pour soumettre par le sabre celui qui refuse de croire à sa loi : les infidèles disputent et ne veulent pas croire ; leur endurcissement vient de Dieu ; il a scellé leur cœur pour les livrer à d’affreux châtiments…[1] »

  1. Ces paroles sont le sens et presque le texte littéral du premier chapitre du Qôran.