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CHAPITRE XXI.

opposa le texte de la loi et le silence absolu du prophète ; mais la doctrine pharisienne ou parsie prévalut : et, modifiée selon votre génie et les idées qui vous étaient propres, elle causa une nouvelle secte. Vous attendiez un roi restaurateur de votre puissance ; nous annoncions un Dieu réparateur et sauveur : de la combinaison de ces idées vos esséniens firent la base du christianisme : et, quoi qu’en supposent vos prétentions, juifs, chrétiens, musulmans, vous n’êtes, dans votre système des êtres spirituels, que des enfants égarés de Zoroastre. »

Le mébed, passant de suite au développement de sa religion, et s’appuyant du Sad-der et du Zend-avesta, raconta, dans le même ordre que la Genèse, la création du monde en six gahâns : la formation d’un premier homme et d’une première femme dans un lieu céleste, sous le règne du bien ; l’introduction du mal dans le monde par la grande couleuvre, emblème d’Ahrimanes ; la révolte et les combats de ce génie du mal et des ténèbres contre Ormuzd, dieu du bien et de la lumière ; la division des anges en blancs et en noirs, en bons et en méchants ; leur ordre hiérarchique en chérubins, séraphins, trônes, dominations, etc. ; la fin du monde au bout de six mille ans ; la venue de l’agneau réparateur de la nature ; le monde nouveau ; la vie future dans des lieux de délices ou de peines : le passage des ames sur le pont de