Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/149

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sa droite, tu vois le pontife grec, qui, fier de la rivalité élevée par sa métropole, oppose d’égales prétentions, et les soutient contre l’église d’occident, de l’antériorité de l’église d’orient. à gauche, sont les étendards de deux chefs récens, qui, secouant un joug devenu tyranniqu, ont, dans leur réforme, dressé autels contre autels, et soustrait au pape la moitié de l’Europe. Derrière eux, sont les sectes subalternes qui subdivisent encore tous ces grands partis, les nestoriens, les eutychéens, les jacobites, les iconoclastes,


les anabaptistes, les presbytériens, les viclefites, les osiandrins, les manichéens, les méthodistes, les adamites, les contemplatifs, les trembleurs, les pleureurs, et cent autres semblables ; tous partis distincts, se persécutant quand ils sont forts, se tolérant quand ils sont faibles, se haïssant au nom d’un dieu de paix, se faisant chacun un paradis exclusif dans une religion de charité universelle ; se vouant réciproquement, dans l’autre monde, à des peines sans fin, et réalisant, dans celui-ci, l’enfer que leurs cerveaux placent dans celui-là ". Après ce groupe, voyant un seul étendard de couleur hyacinthe, autour duquel étaient rassemblés des hommes de tous les costumes de l’Europe et de l’Asie : " du moins, dis-je au génie, trouverons-nous ici de l’unanimité : oui, me répondit-il, au premier aspect, et par cas