Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/154

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ère dans Budso ; l’habitant de Ceylan dans Beddhou ; celui de Laos dans Chekia ; le pegouan dans Phta ; le siamois dans Sommond-Kodom ; le


tibetain dans Budd et dans La ; tous, d’accord sur quelques points de son histoire, célèbrent sa vie pénitente, ses mortifications, ses jeûnes, ses fonctions de médiateur et d’expiateur, les haines d’un dieu, son ennemi, leurs combats, et son ascendant. Mais discords entre eux sur les moyens de li plaire, ils disputent sur les rites et sur les pratiques, sur les dogmes de la doctrine intérieure, ou de la doctrine publique. Ici, ce bonze japonais à la robe jaune, à la tête nue, prêche l’éternité des ames, leurs transmigrations successives dans divers corps ; et près de lui le sintoïste nie leur existence séparée des sens, et soutient qu’elles ne sont qu’un effet des organes auquels elles sont liées, et avec qui elles périssent : comme le son avec l’instrument. Là, le siamois, aux sourcils rasés, l’écran talipat à la main, recommande l’aumône, les expiations, les offrandes, et cependant il croit au destin aveugle et à l’impassible fatalité. Le hochang chinois sacrifie aux ames des ancêtres, et près de lui le sectateur de confutzée


cherche son horoscope dans des fiches jetées au hasard, et dans le mouvement des cieux. Cet enfant, environné d’un essaim de prêtres à robes et à chapeaux jaunes, est le grand lama en qui vient de passer le dieu que le Tibet adore. Un rival s’est élevé pour partager ce bienfait avec lui ; et sur les bords du Baikal, le calmoulque