Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/160

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vérité est une, vos opinions sont diverses ; donc plusieurs de vous se trompent. Si, comme il est évident, ils sont persuadés de l’erreur, que prouve la persuasion de l’homme ? Si l’erreur a ses martyrs, où est le cachet de la vérité ? Si l’esprit malin opère des miracles, où est le caractère distinctif de la divinité ? Et d’ailleurs, pourquoi toujours des miracles


incomplets et insuffisans ? Pourquoi, au lieu de ces bouleversemens de la nature, ne pas changer plutôt les opinions ? Pourquoi tuer les hommes ou les effrayer, au lieu de les instruire et de les corriger ? ô mortels crédules, et pourtant opiniâtres ! Nul de nous n’est certain de ce qi s’est passé hier, de ce qui se passe aujourd’hui sous ses yeux ; et nous jurons de ce qui s’est passé il y a deux mille ans ! Hommes faibles, et pourtant orgueilleux ! Les lois de la nature sont immuables et profondes, nos esprits sont pleins d’illusion et de légèreté ; et nous voulos tout déterminer, tout comprendre ! En vérité, il est plus facile à tout le genre humain de se romper, que de dénaturer un atôme. Eh bien ! Dit un docteur, laissons-là les preuves de fait, puisqu’elles peuvent être équivoques ; venons aux preuves du raisonnement, à celles qui sont inhérentes à la doctrine. Alors, un imam de la loi de Mahomet, s’avançant plein de confiance dans l’arène ; après s’être tourné vers la Mekke, et avoir proféré avec