Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/176

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brames protestant contre les prétentions des juifs et des parses, dirent : quels sont ces peuples nouveaux


et presqu’inconnus, qui s’établissent ainsi, de leur droit privé, les auteurs des nations, et les dépositaires de leurs archives ? à entendre leurs calculs de cinq et six mille ans, il semblerait que le monde ne fût né que d’hier, tandis que nos monumens constatent une durée de plusieurs milliers de siècles. Et de quel droit leurs livres seraient-ils préférés aux nôtres ? Les vedes, les chastres, les pourans sont-ils donc inférieurs aux bibles, au zend-avesta, au sad-der ? Le témoignage de


nos pères et de nos dieux ne vaudra-t-il pas celui des dieux et des pères des occidentaux ? Ah ! S’il nous était permis d’en révéler les mystères à des hommes profanes ! Si un voile sacré ne devait pas couvrir notre doctrine à tous les regards !… et les brames s’étant tûs à ces mots : comment admettre votre doctrine, leur dit le législateur, si vous ne la manifestez pas ? Et comment ses premiers auteurs l’ont-ils propagée, alors qu’étant seuls à la posséder, leur propre peuple leur était profane ? Le ciel la révéla-t-il pour la taire ? Mais les brames persistant à ne pas s’expliquer : nous pouvons leur laisser les honneurs


du secret, dit un homme d’Europe. Désormais leur doctrine est à découvert : nous possédons leurs livres ; et je puis vous en résumer la