Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/179

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de toutes parts des murmures mêlés d’éclats de rire, qui interrompirent l’orateur. Et chaque groupe raisonnant sur cette religion : " ce sont des idolâtres, dirent les musulmans ; il faut les exterminer… ce sont des cerveaux dérangés, dirent les sectateurs de Confutsée, qu’il faut tâchr de guérir. Les plaisans dieux, disaient quelques autres, que ces marmouzets graisseux et enfumés, qu’on lave comme des enfans mal-propres, et dont il faut chasser les mouches friandes de miel, qui viennent les salir d’ordures " ! Et un brame indigné, prenant la parole : ce sont des mystères profonds, s’écria-t-il, des emblèmes de vérités que vous n’êtes pas dignes d’entendre. de quel droit, répondit un lama du Tibet, en êtes-vous plus dignes que nous ? Est-ce parce que vous vous prétendez issus de la tête de Brama, et que vous rejetez à de moins nobles parties le reste des humains ? Mais pour soutenir l’orgueil de vos distinctions d’origine et de castes, prouvez-nous d’abord que vous êtes d’autres hommes que nous. Prouvez-nous ensuite, comme faits historiques, les allégories que vous nous racontez : prouvez-nous même


que vous êtes les auteurs de toute cette doctrine ; car nous, s’il le faut, nous prouverons que vous n’en êtes que les plagiaires et les corrupteurs ; que vous n’êtes que les imitateurs de l’ancien paganisme des occidentaux, auquel vous avez, par un mélange bizarre,