Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/187

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Vous avez ensuite passé aux preuves de raisonnement : mais les mêmes argumens s’appliquant également à des thèses contraires ; les mêmes assertions également gratuites, étant également avancées et repoussées ; l’assentiment de chacun étant dénié par les mêmes droits, rien


ne s’est trouvé démontré. Bien plus, la confrontation de vos dogmes a suscité de nouvelles et plus grandes difficultés ; car, à travers des diversités apparentes ou accessoires, leur développement vous a présenté un fonds ressemblant, un canevas commun ; et chacun de vous s’en prétendant l’inventeur autographe, le dépositaire premier, vous vous êtes taxés les uns les autres d’être des altérateurs et des plagiaires ; et il naît de là une question épineuse de transmission de peuple à peuple, des idées religieuses. Enfin, pour combler l’embarras, ayant voulu vous rendre compte de ces idées elles-mêmes, il s’est trouvé qu’elles vous étaient à tous confuses et même étrangères ; qu’elles portaient sur des bases inaccessibles à vos sens ; que, par conséquent, vous étiez sans moyens d’en juger, et qu’à leur égard vous conveniez vous-mêmes n’être que les échos de vos pères : de là cette autre question de savoir comment elles ont pu venir à vospères, qui eux-mêmes n’avaient pas d’autres moyens que vous de les concevoir : de manière que, d’une part, la succession de ces idées étant inconnue, d’autre part leur origine et leur existence dans l’entendement étant un mystère,