cette confusion des idées. Premièrement, les expressions figurées par lesquelles le langage naissant fut contraint de peindre les rapports des objets ; expressions qui, passant ensuite d’un sens propre à un sens général, d’un sens physique à un sens moral, causèrent, par leurs équivoques et leurs synonymes, une foule de méprises. Ainsi, ayant dit d’abord que le soleil surmontait,
venait à bout de douze animaux, on crut par la
suite qu’il les tuait, les combattait, les
domptait ; et l’on en fit la vie historique
d’Hercule.
Ayant dit qu’il réglait le tems des travaux,
des semailles, des moissons ; qu’il
distribuait les saisons, les occupations ;
qu’il parcourait les climats ; qu’il
dominait sur la terre, etc., on le prit
pour un roi législateur, pour un guerrier
conquérant ; et l’on en composa l’histoire
d’Osiris, de Bacchus, et de leurs
semblables.
Ayant dit qu’une planète entrait dans un
signe, on fit de leur conjonction un
mariage, un adultère, un inceste :
ayant dit qu’elle était cachée, ensevelie,
parce qu’elle revenait à la lumière, et
remontait en exaltation, on la fit morte,
ressuscitée, enlevée au ciel, etc.
Une seconde cause de confusion fut les figures
matérielles elles-mêmes, par lesquelles on peignit
d’abord les pensées, et qui, sous le nom
d’hiéroglyphes ou caractères sacrés, furent