dieux, et furent supposées être leurs actions : ainsi, le dieu ichneumon fit la guerre au dieu crocodile ; le dieu loup voulut manger le dieu mouton, le dieu ibis dévora le dieu serpent, et la divinité devint un être bizarre, capricieux, féroce, dont l’idée dérégla le jugement de l’homme, et corrompit sa morale avec sa raison. Et parce que, dans l’esprit de leur culte, chaque famille, chaque nation avaient pris pour patron spécial un astre, une constellation, les affections et les antipathies de l’animal symbole passèrent à ses sectateurs ; et les partisans du dieu chien furent ennemis de ceux du dieu loup ; les adorateurs du dieu boeuf eurent en horreur ceux qui le mangeaient, et la religion devint un mobile de haines et de
combats, une cause insensée de délire et de
superstition.
D’autre part, les noms des astres animaux ayant,
par cette même raison de patronage, été imposés à
des peuples, à des pays, à des montagnes, à des
fleuves, ces objets furent pris pour des dieux,
et il en résulta un mélange d’êtres géographiques,
historiques et mythologiques, qui confondit toutes
les traditions.
Enfin, par l’analogie des actions qu’on leur
supposa, les dieux-astres ayant été pris pour
des hommes, pour des héros, pour des
rois, les rois e les héros prirent à leur tour
les actions des dieux pour modèles, et
devinrent, par imitation, guerriers, conquérans,
sanguinaires, orgueilleux, lubriques, paresseux ; et
la religio