Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/243

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

parties) ; et les deux périodes systématiques de l’hier et de l’été, composées chacune également de sir mille. Ces expressions, toutes équivoques, ayant été mal expliquées, et ayant reçu un sens absolu et moral, au lieu de leur sens physique et astrologique, il arriva que le monde annuel fut pris pour un monde séculaire, les mille de temps pour des mille d’années ; et supposant, d’après les faits, que l’on vivait dans Ydge du malheur, on en inféra qu’il devait finir au bout de six mille ans prétendus (76).

« Or, dans les calculs admis par les Juifs, on commençait à compter près de six mille ans depuis la création (fictive) du monde. Cette coïncidence produisit de la fermentation dans les esprits. On ne s’occupa plus que d’une fin prochaine ; on interrogea les hiérophantes et leurs livres mystiques, qui en assignèrent divers termes ; on attendit Je réparateur ; à force d’en parler, quelqu’un dit l’avoir vu, ou même un individu exalté crut l’être, et se fit des partisans, lesquels, privés de leur chef par un incident vrai sans doute, mais passé obscurément, donnèrent lieu, par leurs récits, à une rumeur graduellement organisée en histoire : sur ce premier canevas établi, toutes les circonstances des traditions mythologiques vinrent bientôt se placer, et il en résulta un système authentique et complet, dont il ne fut plus permis de douter.

a Elles portaient, ces traditions mythologiques : « Que, dans l’origine, une femme et un homme