Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/262

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Et le législateur reprenant la parole, dit : ô nations ! Nous avons entendu les débats de vos opinions ; et les dissentimens qui vous partagent nous ont fourni plusieurs réflexions, et nous présentent plusieurs questions à éclaircir et à vous proposer. D’abord, considérant la diversité et l’opposition des croyances auxquelles vous êtes attachés, nous vous demandons sur quels motifs vous en fondez la persuasion : est-ce par un choix réfléchi que vous suivez l’étendard d’un prophète plutôt que celui d’un autre ? Avant d’adopter telle doctrine plutôt que telle autre, les avez-vous d’abord comparées ? En avez-vous fait un mûr examen ? Ou bien ne les avez-vous reçues que du hasard de la naissance, que de l’empire de l’habitude et de l’éducation ? Ne naissez-vous pas chrétiens sur les bords du Tibre, musulmans sur ceux de l’Euphrate, idolâtres aux rives de l’Indus, comme vous naissez blonds dans les égions froides, et brûlés sous le soleil africain ? Et si vos opinions sont l’effet de votre position


fortuite sur la terre, de la parenté, de l’imitation,