Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/48

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transporté dans la région supérieure. Là, du plus haut des airs, abaissant mes regards vers la terre, j’aperçus une scène nouvelle. Sous mes pieds, nageant dans l’espace, un globe semblable à celui de la lune, mais moins gros et moins lumineux, me présentait l’une de ses faces ; et cette face avait l’aspect d’un disque semé de grandes taches, les unes blanchâtres et nébuleuses, les autres brunes, vertes ou grisâtres ; et tandis que je m’efforçais de démêler ce qu’étaient ces taches : " homme qui cherches la vérité, me dit le génie, reconnois-tu ce spectacle ? -ô génie ! Répondis-je, si d’autre part je ne voyais le globe de la lune, je prendrais celui-ci pour le sien ; car il a les apparences de cette planète vue au télescope dans l’ombre d’une éclipse : on dirait que ces diverses taches sont des mers et des continens. Oui, me dit-il, ce sont des mers et des continens, ceux-là mêmes de l’hémisphère que tu habites… quoi ! M’écriai-je, c’est là cette terre où vivent les mortels !… " oui, reprit-il : cet espace brumeux qui occupe irrégulièrement une grande portion du disque, et l’enceint presque de tous côtés, c’est là ce que vous appelez le vaste océan, qui, du pôle du sud s’avançant vers l’équateur,