Page:Volney - Les Ruines, 1826.djvu/65

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En effet, il arriva bientôt que les hommes, fatigués des maux qu’ils se causaient réciproquement, soupirèrent après la paix ; et, réfléchissant sur leurs infortunes et leurs causes, ils se dirent : " nous nous nuisons mutuellement par nos passions ; et pour vouloir chacun tout envahir, il résulte que nul ne possède ; ce que l’un ravit aujourd’hui, on le lui enlève demain, et notre cupidité retombe sur nous-mêmes. établissons-nous des arbitres qui jugent nos prétentions, et pacifient nos discordes. Quand le fort s’élevera contre le faible, l’arbitre le réprimera, et il disposera de nos bras pour contenir la violence ; et la vie et les propriétés de chacun de nous seront sous la garantie et la protection communes, et nous jouirons tous des biens de la nature ". Et il se forma au sein des sociéts des conventions, tantôt expresses et tantôt tacites, qui devinrent la règle des actions des particuliers, la mesure de leurs droits, la loi de leurs rapports réciproques ; et quelques hommes furent préposés pour les faire observer, et le peuple le