Page:Voltaire - Œuvres complètes, Beuchot, Tome 33, 1829.djvu/262

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Pendant qu’ils s’éloignaient, la sainte hermandad arrive dans la maison, on enterre monseigneur dans une belle église, on jette Issachar à la voirie.

Candide, Cunégonde, et la vieille, étaient déjà dans la petite ville d’Avacéna, au milieu des montagnes de la Sierra-Morena ; et ils parlaient ainsi dans un cabaret.


Dans quelle détresse Candide, Cunégonde, et la vieille, arrivent à Cadix, et leur embarquement.


Qui a donc pu me voler mes pistoles et mes diamants ? disait en pleurant Cunégonde ; de quoi vivrons-nous ? comment ferons-nous ? où trouver des inquisiteurs et des Juifs qui m’en donnent d’autres ? Hélas ! dit la vieille, je soupçonne fort un révérend père cordelier, qui coucha hier dans la même auberge que nous à Badajos ; Dieu me garde de faire un jugement téméraire ! mais il entra deux fois dans notre chambre, et il partit long-temps avant nous. Hélas ! dit Candide, le bon Pangloss m’avait souvent prouvé que les biens de la terre sont communs à tous les hommes, que chacun y a un droit égal. Ce cordelier devait bien, suivant ces principes, nous laisser de quoi achever notre voyage. Il ne vous reste donc rien du tout, ma belle Cunégonde ? Pas un maravédis, dit-elle. Quel parti prendre ? dit Candide. Vendons un des chevaux, dit la vieille ; je monterai en croupe derrière