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DOCUMENTS BIOGRAPHIQUES.


XLIV.


PROCÈS-VERBAL[1]

concernant

UN LIVRE INTITULÉ ABRÉGÉ DE L’HISTOIRE UNIVERSELLE

attribué à m. de voltaire.

Chez Jean Néaulme, libraire à la Haye et à Berlin, 1753[2].

Cejourd’hui 22 février 1754, après midi, fut présent devant les soussignés notaires, messire François-Marie Arouet de Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi et membre de l’Académie française, de celles de Rome, de Bologne, de Toscane, d’Angleterre, d’Écosse, et de Russie ;

  1. Je donne ce Procès-verbal d’après un imprimé in-12 de neuf pages, beaucoup plus ample que l’impression qui est pages 121-123 de Mon Séjour auprès de Voltaire, par Colini, 1807, in-8°. L’exemplaire que je possède de l’imprimé du Procès-verbal contient six lignes manuscrites, que je crois de Colini. (B.)
  2. Voici l’Avis placé en tête du premier volume de l’Abrégé de l’Histoire universelle, publié par Néaulme en 1753 : Voltaire en eut connaissance lors du voyage qu’il fit à Colmar la même année pour surveiller de plus près l’impression des Annales de l’Empire, qu’il avait composées pour la duchesse de Saxe-Gotha. C’est alors qu’il écrivit à Néaulme les lettres qu’on trouvera dans la Correspondance, tome XXXVIII, page 151, et L, page 483.

    « J’ai lieu de croire que M. de Voltaire ne sera pas fâché de voir que son manuscrit, qu’il a intitulé Abrégé de l’Histoire universelle depuis Charlemagne jusqu’à Charles-Quint, et qu’il dit être entre les mains de trente particuliers, soit tombé entre les miennes. Il sait qu’il m’en avait flatté dès l’année 1742, à l’occasion de son Siècle de Louis XIV, auquel je ne renonçai en 1750 que parce qu’il me dit alors à Potsdam, où j’étais, qu’il l’imprimait lui-même à ses propres dépens. Ainsi il ne s’agit ici que de dire comment cet Abrégé m’est tombé entre les mains, le voici.

    « À mon retour de Paris, en juin de cette année 1753, je m’arrêtai à Bruxelles où j’eus l’honneur de voir une personne de mérite qui, en étant le possesseur, me le fit voir, et m’en fit aussi tout l’éloge imaginable, de même que l’histoire du manuscrit, et de tout ce qui s’était passé à l’occasion d’un Avertissement qui se trouve inséré dans le second volume du mois de juin 1752 du Mercure de France, et répété dans l’Épilogueur du 31 juillet de la même année, avec la réponse que l’on y a faite, et qui se trouve dans le même Épilogueur du 7 août suivant : toutes choses inutiles à relever ici, mais qui m’ont ensuite déterminé à acheter des mains de ce galant homme le manuscrit après avoir été offert à l’auteur, bien persuadé d’ailleurs qu’il était effectivement de M. de Voltaire ; son génie, son style, et surtout son orthographe s’y trouvant partout. J’ai changé cette dernière, parce qu’il est notoire que le public a toutes les peines du monde à s’y accoutumer ; et c’est ce que l’auteur est prié de vouloir bien excuser.... »