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VERS TECHNIQUES.

Rome, au dixième siècle en proie à trois Othons,
Gémit dans le scandale et dans les factions.

onzième siècle.

Saint Henri de Bavière, en l’an trois après mille,
Puis Conrad le Salique, Henri Trois dit le Noir,
Henri Quatre, pieds nus, sans sceptre, sans pouvoir,
Demande au fier Grégoire un pardon inutile ;
Meurt en l’an mil cent six à Liége son asile,
Détrôné par son fils et par lui déterré.

douzième siècle.

Le cinquième Henri, ce fils dénaturé,
Sur le trône soutient la cause de son père.
Le pape en vingt et deux soumet cet adversaire.
Lothaire le Saxon, en vingt-cinq couronné,
Baise les pieds du pape, à genoux prosterné,
Tient l’étrier sacré, conduit la sainte mule.
L’empereur Conrad Trois, par un autre scrupule.
Va combattre en Syrie, et s’en revient battu ;
Et l’empire romain pour son fils est perdu.
C’est en cinquante-deux que Barberousse règne ;
Il veut que l’Italie et le serve et le craigne ;
Détruit Milan, prend Rome, et cède au pape enfin ;
Il court dans les saints lieux combattre Saladin ;
Meurt en quatre-vingt-dix : sa tombe est ignorée.
Par Henri Six son fils Naple au meurtre est livrée :
Il fait périr le sang de ses illustres rois,
Et huit ans à l’empire il impose des lois.

treizième siècle.

Philippe le régent se fait bientôt élire,
Mais en douze cent huit il meurt assassiné.
Othon Quatre à Bouvine est vaincu, détrôné :
C’est en douze cent quinze. Il fuit et perd l’empire.
De Frédéric Second les jours trop agités,
Par deux papes hardis longtemps persécutés.
Finissent au milieu de ce siècle treizième.
Après lui Conrad Quatre a la grandeur suprême.
C’est en soixante-huit que la main d’un bourreau
Dans Conradin son fils éteint un sang si beau.
Après les dix-huit ans qu’on nomme d’anarchie,