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SOMMAIRE


des droits


DE S. M. LE ROI DE PRUSSE


SUR HERSTALL[1].
__________

À Herstall, ce 30 septembre 1740.

La terre de Herstall, aux portes de Liége, sur la Meuse, est un fief immédiat de l’empire. Il n’y en a pas de plus ancien ni de plus célèbre. Ce fut le lieu de la naissance de Pepin, père de Charlemagne, et le premier patrimoine des empereurs d’Occident. Il passa, par des mariages, de la maison de Charlemagne dans celle de Lorraine ; il y resta longtemps, et tant que les lois de l’empire purent être observées, cette haute et franche seigneurie jouit de tous les droits régaliens, et sa juridiction ne ressortit jamais qu’à la chambre impériale qui siégeait à Aix. Il a été vérifié qu’en l’année 1171, le 18 septembre, l’empereur Frédéric Ier donna l’investiture de Herstall comme terre purement impériale. Non-seulement la chambre d’Aix reconnut encore, en 1185, le 23 octobre, les droits de cette seigneurie, mais, depuis, les possesseurs de la terre étaient obligés de faire serment de maintenir les habitants dans les droits d’une seigneurie impériale. Tel est l’état de cette terre ; telles sont les prérogatives que nulle prescription ne peut éteindre, et qui ont toujours été réclamées.

  1. Ce Sommaire est extrait de la Gazette d’Amsterdam du 7 octobre 1740. Cet écrit est celui dont le roi de Prusse parle dans sa lettre du 12 octobre 1740 ; déjà, dans une lettre classée en août 1740, Frédéric en parle, il est vrai, comme d’une pièce connue et mise dans les gazettes. Mais il se peut que cette lettre soit mal classée, ou que la pièce fût déjà imprimée dans une gazette autre que celle d’Amsterdam. (B.)

    — Ce morceau se trouve, dans l’édition de Beuchot, au tome L, page 605.