Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome24.djvu/243

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philosophes les plus éminents du village de Paris sur le ruisseau dit la Seine croient que h noyau du globe est de verre, qu’ils l’ont écrit S et qu’ils ne l’auraient jamais écrit s’ils n’en avaient été sûrs, notre ville de la diète de Vunirers sera toute de cristal, et recevra continuellement le jour par un bout ou par un autre; de sorte que la conduite des plénipotentiaires sera toujours éclairée.

Pour mieux affermir l’ouvrage de la paix perpétuelle, nous aboucherons ensemble, dans notre ville transparente, notre saint- père le grand lama, notre saint-père le grand dairi, notre saint- père le muphti et notre saint-père le pape, qui seront tous aisément d’accord moyennant les exhortations de quelques jésuites portugais. Nous terminerons tout d’un temps les anciens procès de la justice ecclésiastique et de la séculière, du fisc et du peuple, des nobles et des roturiers, de l'épée et de la robe, des maîtres et des valets, des maris et des femmes, des auteurs et des lecteurs.

Nos plénipotentiaires enjoindront à tous les souverains de n’avoir jamais aucune querelle, sous peine d’une brochure de Jean-Jacques pour la première fois, et du ban de l’univers pour la seconde.

Nous prions la république de Genève et celle de Saint-Marin de nommer, conjointement avec nous, le sieur Jean-Jacques pour premier président de la diète, attendu que ledit sieur ayant déjà jugé les rois et les républiques sans en être prié, il les jugera tout aussi bien quand il sera à la tête de la chambre ; et notre avis est qu’il soit payé régulièrement de ses honoraires- sur le produit net des actions des fermes, des billets de loterie, et de ceux de la compagnie des Indes de Paris, qui sont les meilleurs effets de l'univers. Priant le Tien qu’il ait en sa sainte garde ledit Jean-Jacques, comme aussi le sieur Volmar, la demoiselle Julie et son faux germe ^.

Donné à Pékin, le 1er du mois de Hi han, l’an 1898436500 de la fondation de notre monarchie.

1. Buffon: voyez tome XXI, la note 3 de la page 332.

2. Dans les éditions séparées, et dans l’impression qui est au Journal encyclopédique du P"" mai 1761, on lit : « ses honoraires sur le produit des soixante et treize journaux qui se débitent sur les bords du ruisseau de la Seine. Priant le Tien, etc. »

La version actuelle est de 1763 (tome III des Nouveaux Mélanges). (B.)

3. Voyez la seconde des Lettres sur la Nouvelle Héloïse.

FIN DU RESCRIT.