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ARBITRAGE

��ENTRE

M. DE VOLTAIRE ET M. DE FONGEMAGNE

(■1763)

��M. de Voltaire et M. de Foncemagne ont donné au monde littéraire un de ces exemples de politesse dans la dispute, qui ne sont pas toujours imités par les écrivains. Ces égards et cette décence conviennent également aux deux antagonistes.

Le sujet qui les divise paraît très-important : il s'agit de savoir non-seulement si le plus grand ministre qu'ait eu la France est l'auteur du Testament politique, mais encore s'il est digne de lui, et s'il faut ou l'accuser de l'avoir fait, ou le justifier de ne l'avoir point écrit.

Nous vivons heureusement dans un siècle où la recherche de la vérité est permise dans tous les genres. Nulle considération particulière ne doit empêcher d'examiner cette vérité toujours précieuse aux hommes jusque dans les choses indifférentes. Un homme puhlic, un grand homme, appartient à la nation en- tière : il est comme un de ces monuments publics exposés aux yeux et aux jugements de tous les hommes.

Je vais donc user du droit naturel que nous avons tous, et proposer mes idées sur ce fameux Testament politique.

Je suis persuadé que M. de Foncemagne a raison d'attribuer au cardinal de Richelieu la Narration succincte des grandes actions du roi Louis XIII, et de rendre en effet ce ministre responsable de tout ce qu'on lit dans ce discours, supposé qu'en effet il y ait

��1. Voltaire ne donna pas sous son nom cet Arbitrage, qui est des derniers jours de 1764 ou des premiers de 1765, puisqu'il en est question dans les Mémoires secrets, à la date du II janvier. L'édition originale de l'Arbitrage a23 pages in-S". (B.) 25. — Mélanges. TV. 21

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