Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/551

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NICODON.

Je ne me croyais pas, ma foi, si dangereux.

ZOÏLIN.

Tu l’es. Adioii, te dis-jo, et fais ce (fiio jo veux.

(Il sort.)


Scène X.



NICODON, LAURE


LAURE.

Oh cà, mon cher enfant, à quand le mariage ?

NICODON.

Avec qui ?

LAURE.

Comment donc, votre cœur tendre et sage
N’est pas tout résolu de me donner sa foi,
Avec un bon contrat qui vous soumette à moi ?

NICODON.

Et sur quoi fondez-vous cette plaisante idée ?

LAURE.

Sur l’aveu dont cent fois vous m’avez excédée,
Sur l’amour, sur l’honneur qui vous tient engagé !

NICODON.

Oh ! tout cela, ma mie, est, ma foi, bien changé !

LAURE.

Bien changé ! comment donc ?

NICODON.

Oui, c’est tout autre chose.
Lorsqu’au jour du grand monde un jeune homme s’expose [1].
Il faut, pour débuter, aimer quelque beauté
Un pou sur le retour, riche, et de qualité.

LAURE.

Seriez-vous à l’instant devenu fou !

NICODON.

La belle,
Quelquefois, par hasard, perdez-vous la cervelle ?

LAURE.

Apprenti petit-maître, oubliez-vous souvent
Vos serments, votre honneur, et votre engagement ?

  1. C’est la répétition de ce qu’a dit Zoïlin dans la scène viii, voyez page 532.