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ACTE I


Le théâtre représente une campagne, et des montagnes dans le fond



Scène I


PROMETHEE, CHOEUR, PANDORE  dans l'enfoncement, couchée sur une estrade.


PROMETHEE

.

Prodige de mes mains, charmes que j'ai fait naître,
Je vous appelle en vain, vous ne m'entendez pas :
Pandore, tu ne peux connaître
Ni mon amour ni tes appas.
Quoi ! j'ai formé ton coeur, et tu n'es pas sensible !
Tes beaux yeux ne peuvent me voir !
Un impitoyable pouvoir
Oppose à tous mes voeux un obstacle invincible ;
Ta beauté fait mon désespoir.
Quoi ! toute la nature autour de toi respire !
Oiseaux, tendres oiseaux, vous chantez, vous aimez ;
Et je vois ses appas languir inanimés,
La mort les tient sous son empire.