Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome30.djvu/381

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AU ROI

EN SON CONSEIL*

��1776'

��Sire,

Les états de Gex supplient Sa Majesté de daigner considérer:

Que, par son édit du 12 décembre 1775, elle déclara sa pro- vince de Gex pays étranger, la détacha des fermes et gabelles, et des traites que ses fermes générales tiraient de ce pays pour le passage des marchandises de Genève à Gex, et de Gex en Suisse.

Sa iMajesté daigna faire cet arrangement pour la plus grande facilité du commerce de ses sujets, et pour le bien général.

Elle ordonna que, pour indemniser les fermiers généraux, le pays de Gex leur payerait trente mille francs par année, à com- mencer le l""" janvier 1777, moyennant quoi Sa Majesté permet expressément à la province, par l'article m de son édit, d'ache- ter et de vendre son sel où elle voudra.

Les syndics et conseillers des états représentant la province, ayant mûrement examiné ce qu'elle peut en effet consommer de sel chaque année, tant pour l'usage journalier que pour les fro- mages dont elle fait un assez grand débit, et pour les salaisons qui augmentent en raison de la prospérité qu'on doit aux bontés de Sa Majesté, ont jugé qu'il lui faut quatre mille cinq cents quin- taux de sel par année. Elle peut prendre ce sel, ou dans le canton de Berne, ou en Savoie, ou de la main des fermiers généraux.

��1. Cette requête est de novembre 1770. Elle avait été envoyée, avant le 15 de ce mois, au prince de Condé, commandant de la Bourgogne, et dans lequel, à ce titre, Voltaire espérait trouver un protecteur pour ses habitants. Voyez, dans la Correspondance, les lettres à M'"'^ de Saint-Julien, des 15 novembre et 5 décembre 1770; à Trudainc, du 10 décembre. (B.)

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